Un double lectorat
S’il est une affirmation sur laquelle tous les ouvrages parlant de littérature de jeunesse s’accordent c’est que la littérature de jeunesse se caractérise par son lectorat. Par définition, elle s’adresse aux jeunes lecteurs… et a également cette particularité de se voir naturellement attribuer un double lectorat : les « jeunes » d’une part et les médiateurs et prescripteurs de lecture d’autre part. Les médiateurs et prescripteurs sont tantôt enseignants, éducateurs, animateurs socio-culturels, bibliothécaires, médiathécaires, professeurs-documentalistes…
Comme Maggy Rayet l’évoque dans Une entrée en littérature : sélection de plus de 70 romans à lire à partir de 12 ans (Ministère de la Communauté française – Service général des lettres et du livre – Culture : Lettres et livres ; 2006), “pour qu’ils [les livres] trouvent le chemin de leurs destinataires privilégiés, un travail actif de médiation s’avère souvent nécessaire. Il est nécessaire que des adultes passeurs de livres s’en emparent, prennent le temps de les lire, en apprécient la qualité ! Hélas le temps manque et ne se laisse pas prendre, les volumes se font épais. […] Perdu dans une forêt, qui de nous n’a pas souhaité un jour découvrir une marque sur un tronc, un panneau indicateur, le tracé d’une piste, qui l’aide à baliser l’espace ?”.
Une littérature… pour le plaisir
Sans entrer dans le détail de l’histoire de cette littérature adressée aux jeunes (vous pouvez retrouver quelques ouvrages intéressants sur le sujet dans la partie Outils et ressources), soulignons que si le jeune lectorat est dès le XVIIIè siècle en France la visée d’ouvrages éducatifs ou pédagogiques, il prend progressivement de l’importance, et des textes, des illustrations, des collections, des maisons d’édition, vont émerger pour amener la lecture auprès des jeunes.
La littérature de jeunesse se développe encore davantage après la deuxième guerre mondiale, pour être aujourd’hui reconnue comme une littérature à part entière, devenue l’objet d’études et de recherches.
Aujourd’hui, le plaisir qu’elle procure à ses adeptes est réel, que la littérature de jeunesse soit couchée sur papier, en ligne, sur tablette, en format audio…
Lire pour le plaisir et dans diverses formes… dans un centre bibliopédagogique, c’est possible !
Sans entrer dans le détail de l’histoire de cette littérature adressée aux jeunes (vous pouvez retrouver quelques ouvrages intéressants sur le sujet dans la partie Outils et ressources), soulignons que si le jeune lectorat est dès le XVIIIè siècle en France la visée d’ouvrages éducatifs ou pédagogiques, il prend progressivement de l’importance, et des textes, des illustrations, des collections, des maisons d’édition, vont émerger pour amener la lecture auprès des jeunes.
La littérature de jeunesse se développe encore davantage après la deuxième guerre mondiale, pour être aujourd’hui reconnue comme une littérature à part entière, devenue l’objet d’études et de recherches.
Aujourd’hui, le plaisir qu’elle procure à ses adeptes est réel, que la littérature de jeunesse soit couchée sur papier, en ligne, sur tablette, en format audio…
Lire pour le plaisir et dans diverses formes… dans un centre bibliopédagogique, c’est possible !
Et la littérature de jeunesse… en belgique ?
Dans son article de 1991 intitulé Langue et identité culturelle, Martine Abdallah-Pretceille (In Enfance, tome 4, n°44, 1991) évoque l’apprentissage de la langue comme outil de construction de l’identité culturelle. La Belgique et ses régions géographiques, sont autant d’identités avec lesquelles les professionnels de la diffusion du savoir et de l’animation devront jongler.
Si vous souhaitez découvrir plus avant l’histoire de la littérature de jeunesse belge, nous vous proposons quelques éléments ci-après… et vous invitons à vous plonger dans l’ouvrage L’édition pour la jeunesse en Belgique francophone : de l’imprimerie à la mondialisation. De Michel Defourny et Tanguy Hagrand. In Situations de l’édition francophone d’enfance et de jeunesse (L’Harmattan, 2008)
- Diffusion de la pensée catholique : la première trace d’une publication belge de fiction pour la jeunesse remonte aux années 1930 avec les éditions Desclée, et Sur la Terre comme au Ciel, du poète et prêtre catholique Camille Melloy (pseudonyme de Camille De Paepe, 1891-1941).
- La collection “Belle Humeur” : à la même époque, Albert Hublet (1896-1973), prêtre jésuite d’expression française, qui nous laisse une trentaine de romans pour la jeunesse comme Paroles de scouts (1932) ou encore Les Deux Amis (1934).
- Les Editions Casterman bien que doublement séculaire, se spécialisent dans la bande-dessinée et la littérature de jeunesse, et connaissent le succès dans l’entre-deux guerres avec l’arrivée de Tintin de Hergé (1907-1983) puis après la seconde guerre mondiale, avec la jeune héroïne Martine de Marcel Marlier (1930-2011).
- Le Conseil de littérature de jeunesse créé à l’issue de la seconde Guerre mondiale par Jeanne Cappe (1895-1956), une des premières femmes universitaires belges. Elle a essentiellement publié (chez Desclée) des livres de « conseils » aux jeunes filles et certaines histoires plus tard reprises dans des manuels de lecture.
- Les Éditions des Artistes qui sont comme Michel Defourny nous le livre dans Le livre et l’enfant : recueil de textes (Deboeck et le Service général des Lettres et du Livre, 2009), une maison totalement oubliée aujourd’hui, mais pourtant déterminante dans le paysage littéraire belge de jeunesse. Nous y retrouvons une trentaine de titres pour la jeunesse dont des récits et contes pour l’enfance et la jeunesse de Marie Gevers (1883-1975). Cette auteure francophone nous livrera Le Soleil (1941) ou encore Le Noël du petit Joseph (1943).
- Les éditions Marabout : juste après guerre Bob Morane apparaît et marque à jamais les éditions Marabout, créées en 1949. Elles se distinguent par un catalogue proposant des éditions de poche, très abordables. Henri Vernes (1918-2021) va écrire pour le plaisir des adolescents, plus de deux cents aventures mêlant espionnage, voyage et science-fiction.
- Les éditions Duculot proposent une vingtaine d’années plus tard une collection de romans destinée aux adolescents, dont les titres mettent en scène des situations réalistes et en adéquation avec l’époque. Travelling verra de nombreux auteurs français s’y distinguer et ne laissera pas en reste les Belges, comme France Bastia (1936-2017) et Le cri du hibou (1975, réédité chez Mijade). et en 1981,La mémoire blanche , troisième roman de Pierre Coran (1934) qui paraît dans la même collection.
Ces quelques jalons de l’histoire de la littérature belge de jeunesse ne sont là que pour illustre l’incroyable richesse littéraire de notre territoire, qui confirme que ses homologues étrangères, la littérature de jeunesse de notre territoire a toujours mis en scène des personnages enfants ou adolescents, ou donc les auteurs nous relatent une partie de l’enfance ou de l’adolescence.
Pour une vue exhaustive du paysage éditorial de littérature de jeunesse en Belgique aujourd’hui, nous vous renvoyons vers le site de l’ADEB (association des éditeurs belges) et leur annuaire répertoriant les éditeurs ayant la jeunesse au coeur de leurs préoccupations.
Nous vous proposons aussi divers sites et outils promouvant la littérature de jeunesse, notamment belge.